Aux amours mortes

Publié le par Secteur PSY

Par Octave

 

 

Asters, lobélies et pivoines sanglantes,
J'ai aimé, savez vous, comme on aime les fleurs.
Et j'aime aujourd'hui d'obscures Acanthes,
De grands iris d'onyx sur leur lit de pâleur.

Mais chaque frondaison, naissant à la chaleur,
S'échappe de mes doigts, Adige fuyante.
Poussent pensées mauves, enfantées par les pleurs,
Avant même l'hiver, saison impatiente !

Les inflorescences passent et s'abîment.

Les larmes sont l'hideur, dont les lys se gantent.
Car l'hiver travestit et non ne décime,
Les anciennes amours : fades amarantes !
Le cœur ne fane pas, il change de cyme.

La flore vulgaire, sourdes arachnantes
Et sabots de Vénus au jardin remplacent
Les anémones bleues qui, jadis dansantes,
sertissaient mon regard d'étoiles de glace.

Immortel terreau noir, mortelles Bacchantes.
Je connais la flamme par vos cendres laissées.
Cornouillers fracassés : mémoires d'amantes.
Je connais la flamme, par les thyrses, blessé.

Il n'y a que des saisons.

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