Philosophie politique : de Machiavel à Hobbes

Publié le par Secteur PSY

Philosophie politique : de Machiavel à Hobbes


Proposé par Cuvette



Machiavel et Hobbes sont deux auteurs clé de la philosophie politique. La philosophie politique moderne nait avec Le Prince de Machiavel. Son oeuvre rompt avec la conception chrétienne et platonicienne de la citée fondée sur la vertu. Chez Machiavel il y a une nouvelle rationnalité politique qui fonde l'action du Prince. Il donne une définition de la vertu comme versatile répondant à l'instabilité de toutes choses tel qu'elle est personnifiée ou symbolisée par la fortune. La leçon de Machiavel est une difficile pédagogie du mal enseignée à l'homme bon.

L'état hobbsien introduit lui, un élément qui est quand même un élément de confiance en plus d'être un élément de la crainte. Chez Machiavel ce qui est permanent c'est l'inquiétude et la peur. Le pouvoir du Prince est un pouvoir instable et miné par l'inquiétude, d'où le concept de tyrannie bienveillante. Le peuple préfère être sous l'emprise du pouvoir du Prince (crainte) plutôt que d'être humilié par les nobles. Le rôle des passions est très peu étudié par les philosophes politiques malgré qu'il soit central. La tyrannie bienveillante a pour effet de tenir à l'écart les passions, de réduire autant que possible le sentiment d'humiliation du peuple. L'idéal selon Machiavel est l'unité de la monarchie française. De ce fait, de Machiavel à Hobbes il y a un déplacement considérable.

Chez Hobbes la figure centrale est l'individu. L'individu ici est une individualité unique en tant que Dieu l'aime. Ce qui donne une dignité à l'homme est qu'il est l'objet d'un amour divin. Avec Hobbes nait l'individualisme moderne, un individu qui n'est pas définit par son appartenance au monde, c'est un être associal et apolitique (il sera d'ailleurs critiqué par les libéraux). L'individu hobbien est saisi à l'état de nature, il est demondanisé. ( Cf Le Léviathan). La grande doctrine de Hobbes est l'égalité qui conduit aux conflits et la condition du conflit est l'égalité. Etre dans l'estime des autres est la plus belle place du monde. La reconnaissance de la qualité de juger l'autre conduit à reconnaitre ce qu'est vraiment l'autre. Pour Hobbes dans un geste de désociabilisation de l'individu, ce qui apparaît en premier est le fait de l'égalité. Dans l'état de nature il existe déjà un principe de modération de la violence. Le désir universel de domination égalisé les individus dans les expériences communes, mais les dresse les un contre les autres de telle sorte que la crainte finisse par l'emporter sur la confiance.

En comparant ou même en juxtaposant Machiavel à Hobbes, comment un ordre social stable est-il possible ? Pourrions-nous aujourd'hui, ou même sommes-nous aujourd'hui en quelque sorte dans un de ces deux moments politiques ?

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